vendredi 14 janvier 2011

Voeux de Maryse Joissains Masini, maire d'Aix en Provence


Tous mes vœux à vous, habitants d’Aix et du Pays d’Aix.
La proximité, les réunions, les rencontres sur le terrain ont toujours été les moyens de communication que j’ai privilégiés. 
Ils garderont pour l’avenir ma préférence car rien ne pourra remplacer le contact citoyen pour vous faire partager ma vision de ce territoire qui nous unit, au delà des engagements politiques de chacun. 
Cette année, le Pays d’Aix a fait délibérément le choix de la modernité des moyens de communication en installant le Très Haut Débit sur nos zones économiques et le Haut débit pour les particuliers. 
En France, nous sommes parmi les premiers à l’avoir fait ; m’adresser à vous, aujourd’hui par le biais d’internet est donc un plaisir, mais aussi un véritable clin d’œil aux générations futures auxquelles il nous appartient de passer le relais. 
J’ai une conscience aigüe des difficultés, des obstacles et des handicaps de notre Pays ainsi que des nombreux Français en souffrance.
Cette crise mondiale, financière, économique et monétaire que nous subissons obère nos capacités à créer les marges de manœuvres dont nous aurions besoin sur le plan national pour améliorer le quotidien de chacun et réduire les écarts sociaux dont souffrent les plus précaires d’entre nous ; les chômeurs, les handicapés, les petits retraités, les jeunes sans qualification mais aussi sans foyer référent. Cette crise n’épargne personne. Certains semblent détenir la solution qui serait de faire payer les riches … 
Comme cela est simple ; Notre économie mondialisée, qui ignore les frontières, est hélas plus complexe et l’on doit se défier de ces solutions faciles proposées par ceux dont la seule ambition est de prendre le pouvoir. Ils entraineraient la France, dans une situation de non respect du statut et du pouvoir d’achat des fonctionnaires ; ils mettraient en danger les entreprises et l’emploi et ne nous permettraient plus d’honorer nos retraites, ni de financer nos régimes sociaux. Cette situation sera la nôtre si vous vous laissez abuser en masse par une propagande, de gauche ou de droite, démagogique et dangereuse. Cette situation que je décris est déjà vécue par certains de nos voisins européens : la Grèce, l’Irlande et peut être demain le Portugal et l’Espagne.
Si la France aujourd’hui traverse les épreuves avec plus de facilité que les autres pays, cela est dû à notre système social, à la ténacité de nos chefs d’entreprises, mais aussi à notre Président de la République et son Gouvernement. En ce jour de début d’année, je salue son courage et lui présente tous mes vœux pour continuer sans relâche à réformer notre pays face à une chienlit qui abuse de la liberté d’expression pour salir l’homme qu’il est et le grand politique qu’il est devenu. Ces irresponsables mettent en danger notre pays car seul le Président de la République peut incarner cette crédibilité dont nous avons besoin pour faire face à l’économie de guerre des grands pays émergents. 
Nicolas Sarkozy, avec pour héritage 14 années de socialisme qui ont plombé le pays durablement, a fort à faire. Nous devons l’encourager tous les jours.
Au-delà de ces épreuves auxquelles le pays tout entier doit faire face, nos collectivités sont aussi confrontés aux incertitudes provoquées par la réforme territoriale. Vous savez que ce texte a été adopté par le Parlement. Vous savez aussi que j’ai voté contre à l’Assemblée nationale. Non par esprit de contradiction. Encore moins par rébellion stérile. Mais la confiance que je porte à mon parti, à notre gouvernement et le soutien qui est le mien au Président de la République, ne me feront pas renoncer à la fidélité que je vous dois. Ce vote je l’ai fait en conscience. Et par pragmatisme, face au danger que fait peser cette réforme sur les fondements de nos identités de territoire. 
Nous l’avons vu au travers de la bataille que nous avons menée avec mes élus pour l’implantation d’un siège "académique" du Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) à Aix où, pourtant cette université a 600 ans d’existence. 
Si nous n’y prenons garde, Aix et le Pays d’Aix risquent d’être sacrifiés sur l’autel de la métropolisation. C’est de cela dont nous ne voulons pas ! Et sur ce point, croyez moi, je continuerai à me battre comme je l’ai toujours fait. Car, s’il est judicieux d’organiser la coopération de nos territoires autour de projets partagés et d’un pôle métropolitain, il n’est pas question d’abandonner la gestion de votre qualité de vie et votre avenir à des décideurs éloignés de votre quotidien.
Aix et le Pays d’Aix font des efforts considérables depuis dix ans pour jouer un rôle leader dans la région, notamment dans le domaine de l’économie et cela avec une rigueur de gestion, la non augmentation des impôts et la baisse de la dette aixoise. Tout cela en continuant de privilégier les investissements. Et nous avons réussi. Sur le plan économique, le Pays d’Aix est à égalité avec Sophia Antipolis et les chiffres de l’emploi sont les meilleurs de la région. A trois reprises cette année, Aix et le Pays d’Aix ont été retenus comme territoire pilote dans le domaine de l’environnement : pour le plan véhicules électriques, l’implantation d’un observatoire du bruit ou pour conduire une expérimentation sur l’air. 
Notre politique des transports à la Communauté est parmi l’une des plus efficaces de la Région. Quant à la politique culturelle menée depuis 10 ans, elle a conquis ses lettres de noblesse dans tous les milieux culturels et la présence d’Aix et du Pays d’Aix est désormais jugée indispensable à la réussite de Marseille Provence 2013. 
Nous n’entendons donc pas nous laisser absorber, nous laisser dissoudre dans une métropolisation sans saveur à laquelle nous incite insidieusement cette réforme territoriale que tous les Maires du territoire refusent. Vous l’avez compris, il ne s’agit pas non plus d’engager un bras de fer stérile ou des combats sans lendemain. Mais pour autant, nous devons mener des batailles justes. Comme nous l’avons fait pour défendre notre territoire ; pour le choix de Cadarache sur l’installation du projet ITER, contre un tracé de la LGV qui n’était pas pertinent et dévastait notre campagne provençale, pour le maintien et la réhabilitation du Pôle Judiciaire de la Ville d’Aix, ou dire notre opposition au vin rosé frelaté dont la mise en œuvre était concoctée par Bruxelles. Et récemment encore, pour la défense de notre Université.
La protection d’Aix et du Pays d’Aix ne relève pas non plus d’un régionalisme rétrograde. Mais au contraire d’une vision moderne de l’aménagement du territoire comme cadre de vie des populations qui l’habitent. Ces combats, ils sont les vôtres, ils sont les nôtres ! Je les mène, et continuerai de les mener, indépendamment de tout calcul politicien, au non de la seule fidélité que je dois à ma ville et au Pays d’Aix. 
A cet égard, je ne vous cache pas avoir été blessée par l’acharnement que notre ville et le Pays d’Aix ont subi. En effet, pendant 2 ans, mes adversaires municipaux ont fait peser sur nos institutions une incertitude préjudiciable et tenté d’entraver notre action en remettant en cause le résultat du vote démocratique et sans ambigüité des élections municipales de 2008 et 2009. Le Conseil d’État a mis fin à ce feuilleton politico-judiciaire, en notre faveur. Nous allons pouvoir poursuivre notre travail.
A la ville, 
pas moins de 65 grands dossiers structurants sont sur les rails. Ils seront détaillés dans les mois à venir et tous terminés en fin de mandature. 
A la Communauté, 
nous poursuivons un travail de fond pour l’aménagement du territoire autour du développement économique et de l’emploi, du développement des transports, du traitement et de l’élimination des déchets, de la reconstitution de la chaine du logement, du vote du SCOT ; le tout pensé en fonction des obligations européennes et des Grenelles de l’Environnement pour être en phase, le plus rapidement possible, avec un développement durable étendu à tout le Pays d’Aix. Territoire pilote, le Pays d’Aix est aussi une terre d’économie. Nous nous battons pour préserver et défendre ses atouts.
C’est le cas, vous le savez, avec le soutien que nous avons apporté à la microélectronique et que nous apportons au développement des énergies renouvelables. Quant à notre université, elle est désormais, grâce au plan Campus, sur orbite pour rejoindre le palmarès des meilleurs établissements mondiaux du classement académique de Shanghai. Ces résultats sont le fruit de dix années de travail. Car cette année, la Communauté du Pays d’Aix et ses 34 Communes fête ses dix ans. C’est un bel anniversaire ! Et un beau signal pour donner une nouvelle impulsion à nos ambitions.
Sur le plan européen, j’ai dit non à Maastritch et pourtant aujourd’hui je vous affirme que revenir au Franc est une imbécilité sans nom qui ruinerait notre pays et lui ferait perdre toute crédibilité, Actuellement, l’Euro nous protège mais il le fera mieux demain lorsque la protection bancaire préconisée par Nicolas Sarkozy sera définitivement mise en place. 
Au delà de tous les textes européens votés par la France, qu’il me soit permis de regretter la transposition en droit français - par Monsieur Jospin - de la directive européenne qui a démantelé nos services publics et de m’élever contre une représentativité dans les instances européennes qui ne prend pas en considération la superficie de la France dont le territoire est le plus étendu d’Europe. 
Nous aurions dû, comme 11 des pays européens qui ont refusé l’Euro, être fermes sur nos services publics à la française et imposer notre vision : ce qui n’excluait pas une mise aux normes et une modernisation de nos services.
Merci également au Président de la République d’avoir repositionné la France sur le plan international ; nous lui devons entre autre la création du G 20, la moralisation de la finance, le soutien économique et financier de tous les pays européens et la nomination d’un Français, Monsieur Strauss Khann, au FMI qui soutien la politique de la France à l’étranger.
Mais au-delà des raisons légitimes que nous avons d’espérer et de croire en l’avenir, parce que, tout simplement, l’action nous rend optimistes, je pense aussi à tous ceux qui souffrent dans le monde et particulièrement à nos otages victimes de leur engagement et de leur courage à l’étranger. 
Je n’oublie pas que plus de 90 journalistes sont morts en exerçant leur métier au cours de l’année à travers le monde : en Angola, en Thaïlande, en Inde, au Venezuela, en Ouganda et encore en Irak ou en Russie. Je pense ainsi à Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, retenus en détention dans les geôles afghanes depuis un an. Je forme pour 2011 le vœu qu’ils soient libérés. Et que soient également libérés tous ceux, victimes de la barbarie, qui sont injustement retenus en détention. Et je dis à ceux qui choisissent la barbarie pour diffuser leurs idées ou leurs religions, qu’ils ont déjà perdu des guerres et qu’ils perdront toutes les batailles à venir car le monde entier est contre eux. 
Cela doit nous rappeler que nous avons la chance de vivre en démocratie.
J’espère encore que cette année verra progresser cette démocratie et reculer la misère. 
Je prends l’engagement auprès des handicapés de continuer, avec la mission handicap, à mettre notre territoire aux normes nécessaires à leur vie. 
Je remercie les bénévoles de toutes les associations sportives et culturelles, avec une pensée plus émue encore pour les associations caritatives, celles de réinsertion, les associations des Restos du Cœur, de la Croix Rouge, du Secours Populaire sans lesquels la réalité serait encore plus dure. 
Nous avons fait cette année un effort particulier de 60 000 € en faveur des Restos du Cœur. Nous continuerons dans cette voie. 
Je pense à ceux qui sont seuls et à la nécessité de refonder notre modèle économique et financier, pour une redistribution plus juste de la richesse, avec, en corollaire, un contrôle plus rigoureux des deniers publics pour écarter tous les profiteurs du malheur des autres. 
Je recommande à votre protection nos amis les animaux qui sont les grands oubliés de toutes les Républiques qui continuent de tolérer les abandons, les tortures. N’oublions pas que l’animal n’est pas un objet, il continue d’aimer son maître, même si celui-ci l’abandonne et nous faire confiance avec des fidélités que nous ne méritons pas toujours. 
Je pense à vous tous et mon cœur est gros de ne pouvoir faire plus pour chacun d’entre vous mais c’est tous ensemble, chacun à notre niveau, que nous rendrons le monde meilleur.
Je souhaite à chacun du bonheur, 
Chacun a le sien à sa main.
Maryse Joissains Masini 
Maire d’Aix-en-Provence 
Député de la 14ème circonscription des Bouches du Rhône 
Présidente de la communauté du Pays d’Aix

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